Le Seiki
Le Seiki fait partie des thérapies manuelles énergétiques japonaises et orientales récentes. Comme le souligne son créateur Kishi Sensei, le Seiki Soho est difficile à expliquer mais tellement facile à faire ! Sa signification est littéralement accompagnement de l’énergie vitale. Ses origines, son fondateur, ses principes, sa relation intime avec le shiatsu... Frans Copers le représentant européen du Seiki nous explique tout ce qu'il faut savoir sur cet art japonais.
Les origines du Seiki
Le Seiki a été développé par Kishi Akinobu Sensei, un Shiatsu Shi bien connu et réputé au Japon et en Occident. Sa méthode est basée sur les anciennes traditions japonaises et le Shintoïsme, la voie des dieux ou des esprits, qui est la religion unique et originale du Japon.
Je le définis parfois: "travail corporel minimaliste" car il s'efforce de faire l'effort minimal avec un esprit vide que l’on nomme en japonais Mushin, sans attentes ni objectifs, mais avec la confiance de l'Ordre du Droit Naturel.
L'idée de base est "Wei Wu Wei" des principes chinois du Agir et du Non Agir. L'idée est de faire sans faire... Plus concrètement, c'est le fait d'agir sans effort, naturellement et spontanément, et s'appuyer davantage sur l'intuition que sur la théorie ou sur les constructions mentales.
Comme l’a toutefois souligné Kishi Sensei : "Ne pas faire ne veut pas dire ne rien faire".
Et comme l'un de mes étudiants l’a déjà mentionné : "En Seiki, on peut faire beaucoup de choses, mais pas n'importe quoi".
Le Fondateur du Seiki
KISHI SENSEI était maître de Shiatsu.
Prêtre Shinto et maître shiatsu de renommée internationale, Kishi Akinobu s’est initié au travail corporel énergique depuis ses huit ans.
Après avoir suivi une formation d'architecte de jardin à l'Université agricole de Tokyo, il a étudié pendant plusieurs années avec les grands professeurs de shiatsu Tokujiro Namikoshi, fondateur du Shiatsu College de Tokyo, l'une des premières écoles de shiatsu officielles au Japon, et avec Shizuto Masunaga, le créateur de Zen Shiatsu et fondateur du Centre Iokai Shiatsu de Tokyo. Il était d’ailleurs le meilleur étudiant et assistant et est considéré comme l'héritier du travail de Masunaga en Europe.
Après ce que nous pourrions appeler un "épuisement professionnel", en raison de problèmes de santé et d’une sorte de mécontentement vis-à-vis de la pratique du shiatsu, il a mis au point sa propre forme de traitement : Seiki Soho. C'est sa synthèse de la pratique du shiatsu zen et du shinto.
Il a également été inspiré par le Dr Tran Vu Chi, un médecin vietnamien rencontré à Paris où il a vécu pendant un certain temps et influencé par différentes méthodes de guérison qu'il a étudiées comme la méthode Seitai de Haruchika Noguchi.
Seiki Soho est avant tout le résultat de la quête de Kishi pour les origines du shiatsu et de sa propre formation et de son expérience du travail corporel intuitif et énergique basé sur la pratique shinto ou Chinkon Kishin. Son approche de la vie plutôt unique et de toutes les formes de travail corporel était clairement basée sur l’énergie.
La pratique du Seiki
En résumé, on ne sait pas qui traite qui.
Alors que dans le Shiatsu, beaucoup de gens sont occupés, voire désireux d'étudier la médecine chinoise en profondeur et de rendre les choses de plus en plus compliquées et sophistiquées, Seiki s'efforce de simplifier les choses et d'aller au fond des choses.
Seiki ne traite pas les symptômes ni la maladie mais traite une personne.
On pourrait comparer Seiki à la pratique de l'homéopathie classique, où l'on ne traite pas une maladie mais un être humain.
Comme me l’ont appris mes professeurs japonais, et qui est confirmé par la science: les mêmes symptômes peuvent avoir une autre cause et différentes maladies peuvent être produites par les mêmes causes.
Première remarque: chaque condition est très complexe et chaque personne est totalement différente, mais le traitement devrait être le plus simple et efficace.
Le Seiki et le Shiatsu
Nous ne pouvons pas toujours guérir, mais nous pouvons toujours nous en occuper!
Juste un mot sur le shiatsu : Kishi Sensei, un pratiquant de shiatsu lui-même, avait l'habitude de distinguer clairement la pratique de Seiki du Shiatsu.
Plusieurs fois il m'a cependant reproché de refuser d'abandonner complètement le shiatsu et la médecine chinoise. Franchement, je ne fais toujours pas une grande distinction, pour moi ils sont complémentaires, se soutiennent et se renforcent mutuellement!
Je combine le Shiatsu avec le Seiki et je pratique le Shiatsu à la manière du Seiki et combine les deux approches à ma guise, mais surtout je m'adapte au besoin du client.
Enfin, et cela s'exprime seulement bien qu'en français : "Avec la pression (shiatsu) nous touchons le corps, avec Wa ki (le toucher Seiki) nous touchons le cœur."
Frans Copers